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moudj.jpg(LA COUR DE CASSATION DIRA LE DROIT)

 La décision de justice intervenue dans l'affaire tentative d'empoisonnement du Chef de l'Etat, loin de conforter les positions des inculpés, vient plutôt remettre de l'eau au moulin des accusations. Alors que l'on croyait que les mis en causes étaient sortis d'affaires avec la décision de la cour d'appel, l'on se rend compte qu'il y a de nombreux non dits ou plutôt des sous entendus qui ont été omis. En effet, comment comprendre la relaxe des mis en cause quand on sait qu'ils ont avoué leur forfait devant le juge d'instruction. A l'analyse, la confirmation du non lieu du juge d'instruction dans cette affaire semble n'avoir pas pris en compte tous les aspects du problème posé. C'est pourquoi, il convient de revenir ici sur l'aveu des prévenus.

A.        Monsieur Ibrahim MAMA CISSE:

1. Monsieur Ibrahim MAMA CISSE est l'un des piliers dans la commission des infractions poursuivies.

2. En effet, Monsieur Ibrahim MAMA CISSE, médecin personnel du chef de l'État, a rencontré, à New York, Messieurs Pat r i ce TALON et BOKO, et ce afin de mettre au point l'empoisonnement du Président de la République du BENIN. (Transcription du procès-verbal d'interrogatoire de Monsieur Moudjaidou SOU MANOU devant Officier de Police Judiciaire d II 22 0ct0bre 2012)

3. Ce dernier a également assisté à la réunion qui tenue à Bruxelles en présence de Messieurs Patrice TALON, Olivier BOKO et Moudjaidou SOUMANOU. (Transcription du procès-verbal d'interrogatoire au fond de Monsieur Ibrahim MAMA CISSE du 6 novembre 2012)

Lors de cette réunion, Monsieur Ibrahim MAMA CISSE a précisé, aux différents protagonistes, très précisément, les médicaments administrés au chef de l'État quotidiennement.

4. C'est encore lui qui a indiqué le nom des substances mortifères qui devaient être administrées au Président Thomas BONI YA YI en lieu et place de ses médicaments habituels. (Transcription du procès-verbal d'interrogatoire au fond de Madernoiselle Zoubérath KORA du 30 octobre 2012)

5. C'est également à Monsieur Ibrahim MAMA CISSE que Monsieur Moudjaidou SOUMANOU a remis les différentes boîtes contenant des médicaments, en apparence similaire à ceux pris quotidiennement par le Président Thomas BONI YAYI, mais contenant en réalité des produits destinés à lui donner la mort. (Transcription du procès-verbal d'interrogatoire au fond de Monsieur Ibrahim MAMA CISSE du 6 novembre 2012 ; Transcription du procès-verbal d'interrogatoire de Monsieur Moudjaidou SOUMANOU devant Officier de Police Judiciaire du 22 octobre 2012)

6. Par ailleurs, il est nécessaire de rappeler que

Monsieur Patrice TALON a promis à Monsieur Ibrahim MAMA CISSE la somme de 1 milliards de Francs CFA, somme à laquelle il n'a jamais formellement renoncé. (Transcription du procès-verbal d'interrogatoire au fond de Monsieur Ibrahim MAMA CISSE du 6 novembre 2012)

7. En réalité si Monsieur Ibrahim MAMA CISSE n'a pas remis à Mademoiselle Zoubérath KORA les substances mortifères, c'est uniquement parce que certaines d'entre elles devaient être administrées par voie intraveineuse, ce qu'était incapable de faire Mademoiselle Zoubérath KORA. (Rapport d'analyses du FBI du 16 avril 2013)

Dans ces conditions, Monsieur Ibrahim MAMA CISSE entendait administrer lui-même les substances mortifères au Président Thomas BONI YAYI.

8. Les empreintes de Monsieur Ibrahim MAMA CISSE ont été retrouvées sur les boîtes contenant des médicaments, en apparence similaire à ceux pris quotidiennement par le Président Thomas BONI YA YI, qui devaient être administrées au président Thomas BONI YAYI. (Rapport d'analyses du FBI du 16 avril 2013)

9. Il résulte de l'ensemble de ces éléments, que c'est n'est qu'en raison de circonstances indépendantes de la volonté de Monsieur Ibrahim MAMA CISSE que la tentative d'empoisonnement du Chef de l'Etat Béninois n'a pu aboutir.

Pourquoi Dr CISSE qui avait accès au Chef de l'Etat n'a pas mis à nu le complot dès lors qu'il a reçu les détails sur l'elaboration du crime ? Pourquoi a-t-il attendu que Mademoiselle Zoubérath KORA l'informe du fait que le pot aux roses avait été découvert avant de se présenter au - domicile du Chef de. l'Etat avec les médicaments mortifères G9gSq pour tenter de brouiller les pistes?

B.        Mademoiselle Zoubérath KORA :

10. Mademoiselle Zoubérath KORA, nièce du Président Thomas BONI YAYI, est directement impliquée dans l a commission des crimes de tentative d'empoisonnement et d'association de malfaiteurs.

11. En effet, cette dernière a été reçue par Messieurs Patrice TALON et Olivier BOKO à Bruxelles. (Transcription du procès-verbal d'a u d it i on de Zoubérath KORA au Commissariat Central de Cotonou du 22 octobre 2012)

12. C'est lors de cette réunion que lui a également été promise la somme de 1 milliard de francs CFA,' somme à laquelle elle n'a pas, à l'instar de Monsieur Ibrahim MAMA CISSE, renoncé. (Transcription du procès-verbal d'interrogatoire au fond de Mademoiselle Zoubérath KORA du 30 octobre 2012) C'est elle qui devait administrer les substances mortifères du chef de l'État. (Transcription du procès-verbal d'interrogatoire au fond de Mademoiselle Zoubérath KORA du 30 octobre 2012, Côte D n° 15 , Transcription du procès-verbal d'interrogatoire au fond de Monsieur Ibrahim MAMA CISSE du 6 novembre 2012)

13. Si Mademoiselle Zouberath KORA n'a pas administré les substances mortifères, c'est uniquement parce que certaines d'entre elles devaient l'être par voie intraveineuse, ce qu'elle était incapable de faire. Monsieur Ibrahim MAMA CISSE ne lui a donc pas remis ces substances. (Rapport d'analyses du FBI du 16 avril 2013) Àucun moment elle n'a renoncé à cette entreprise.

14. Ce n'est qu'en raison de l'intervention de son petit ami, Monsieur Patrick DARWICHIAN, qui a  informé le garde du corps du Président Thomas BONI YA YI de la commission de l' infraction projetée, que cette dernière a échoué. (Transcription dl! procès-verbal d'audition de témoin Monsieur Patrick DARWACHIAN du 25 octobre 2012) Dès lors, Mademoiselle Zoubérath KORA est directement impliquée dans la commission des infractions poursuivies. Pourquoi garder le silence pendant 4 jours, alors qu'elle vit sous le même toit que le Chef de l'Etat et qu'elle a eu maintes occasions de lui avouer le complot, si elle ne comptait pas aller au bout?

C.        Monsieur Soumanou MOUDJAIDOU

15. Ce dernier a assisté aux réunions qui se sont tenues à New York et à Bruxelles en présence de Messieurs Patrice TALON, Olivier BOKO et Ibrahim MAMA CISSE. (Transcription du procès-verbal d'interrogatoire au fond de Monsieur Soumanou MOUDJAIDOU du 6 novembre 2012)

16. Ce dernier est ce lui qui a transporté les médicaments mortifères reçus des m a i n s de Monsieur Patrice TALON le matin du vendredi 19 octobre 2012 (Transcription du procès-verbal d'interrogatoire de Monsieur Moudjaidou SOUMANOU devant Officier de Police Ju d i c i a ir e du 22 octobre 2012 ; Transcription du procès-verbal d'interrogatoire au fond de Monsieur Soumanou MOUDJA1- DOU du 6 novembre 2012)

17. Monsieur Soumanou MOUDJAIDOU est ce lui qui a remis en mains propres les médicaments au médecin personnel du Chef de l'Etat, Monsieur Ibrahim MAMA CISSE, dans les locaux de la SODECO dès son arrivée à Cotonou dans la soirée du vendredi 19 octobre 2012.

(Transcription du procès-verbal d'interrogatoire au fond de Monsieur Ibrahim MAMA CISSE du 6 novembre 2012 ; Transcription du procès-verbal d'interrogatoire au fond de Monsieur Soumanou MOUDJAIDOU du 6 novembre 2012) Par conséquent, Monsieur Soumanou MOUDJAIDOU est directement impliquée dans la commission des infractions poursuivies. Il a en effet joué sa partition jusqu'au bout.

Comment comprendre que la justice contredise les aveux de l'inculpé et nous di se que ce dernier ne comptait pas aller au bout? " La décision de la Cour d'appel ne dispense pas les quatre autres inculpés. de contribuer à la vérité. Plusieurs éléments du dossier d'instruction démontrent que Marna Cissé (médecin personnel du chef de l'État), Zoubérath Kora (nièce et gouvernante du chef de l'État), Issifou Soumanou (ancien ministre) et Bachirou Adjani (garde du corps du président) ont' participé à l'élaboration et à la préparation du complot (rencontres à New-York et Bruxelles, réception à Cotonou des substances toxiques, échanges de sms ... ). Le non passage à l'acte est une chose, leur responsabilité morale en est une autre. Tl s doivent la vérité aux Béninois. On a cherché à assassiner le chef de l'Etat. Ces faits ne sont pas remis en cause. " En ce qui concerne le" non passage à l'acte ", on ne peut que s'interroger sur l'argumentation du juge d'instruction reprise par la Cour d'appel. MOUDJAIDOU, CISSE et KORA pris de remord, ont-il volontairement interrompu  la tentative d'empoisonnement? Ou n'est-ce pas plutôt la confidence de Zoubérath à son compagnon, la Il nuit du crime ", qui a stoppé la machination ? A eux de répondre à cette question en leur âme et conscïence. Seul un procès aux Assi- ses de Patrice Talon et Olivier Boko permettra de connaître la vérité.

La justice n'est toujours pas rendue Que, se passe-t-il au sein de 1 a justice béni noi se ?

La disjonction des deux dossiers est incompréhensible. 'Peut-on innocenter Moudjaïou Soumanou qui reconnaît avoir transporté  les médicaments mortifères ? Peut-on innocenter Cissé, médecin personnel du Président, qui a reconnu avoir donné les échantillons à contrefaire à Talon et Bocco ? Le même médecin qui a reconnu être parti chercher les poisons à la Sodéco des mains de Moudjaïdcu ? Peut-on innocenter le même médecin personnel qui lui-même don- ne les médicaments au Président et charge Zoubé de le faire en son absence ? Peut-on innocenter Cissé qUI détenait déjà les poisons dont Ceux devant être administrés par injections au Président par ses SoinS étant donné que Zoubé n'est pas un agent de santé avec cette compétence ? Peut-on Innocenter Cissé qui s'est rendu chez le Président avec les produits? Peut-on par- donner à C issé alors que le Fbi l'a identifié comme le principal élément ayant manipulé les poisons ?

Peut-on autant se moquer du Fbi qui a associé près de 1200 pharmaciens venus des 50 états des Etats-Unis et qui n'ont fait que révéler le caractère mortifère des. médicaments? Peut-on innocenter Zoubé qui, bien que figurant dans le complot, ne s'est jamais décidée à en in- former le Président et a été contrainte de confirmer la confidence faite à son ami ? Voilà autant de questions qui trottinent depuis hier dans les méninges des Béninois épris de paix et de justice juste. On dissocie les deux dossiers mais on innocente ceux qui sont inculpés avant d'écouter la justice français et le principal accusé. Au même moment, on ne dit rien du mandat d'arrêt international, du moins on nous laisse croire que son maintien est implicite. Si cela va de soi, Dieu merci.

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