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benin.jpegLes crises alimentaires mondiales de 2007 et 2008 (crises de la flambée des prix des denrées alimentaires), avec pour origines, entre autres, les phénomènes climatiques (sécheresse, inondations…), augmentation de la demande et de la population mondiales ou encore  l'augmentation de la quantité d'agrocarburants, ont conduit les états membres du G8 à l'adoption, lors du Sommet de L'Aquilla, en 2009, de l'Initiative de L'Aquilla pour la Sécurité Alimentaire, dont l'objectif était de mobiliser $22 milliards sur trois (3) ans, pour justement faire face à la volatilité grandissante des prix de l'alimentation.

Il s'agissait, notamment, pour les pays participants au Sommet de L'Aquilla, de venir en aide aux pays concernés, pour la mise en place de programmes et stratégies concrets pour un développement durable de l'agriculture africaine. Trois (3) ans après, en mai 2012, seule la moitié des fonds qui devaient être mobilisés ont été, réellement déboursés (même si $18.5 milliards avaient déjà été promis à cette date). C'est dans ce contexte, que les Etats-Unis, pendant qu'ils assumaient la Présidence du G8, ont lancé, pour renforcer, une nouvelle fois, l'engagement du monde en faveur de la sécurité alimentaire, l'Initiative de la "Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition" en Afrique, lors du Sommet du G8 qui s'est tenu à Camp David, aux Etats-Unis, en mai 2012.
 La "Nouvelle Alliance" est, en réalité, un partenariat entre le G8, l'Union Africaine, le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), son Programme Détaillé pour le Développement de l'Agriculture Africaine (PDDAA), les gouvernements de neuf (9) pays africains (à la date d'aujourd'hui) et près d'une centaine d'entreprises nationales et internationales, autour d'un objectif commun visant à sortir 50 millions de personnes de la pauvreté, en Afrique subsaharienne, au cours des dix (10) prochaines années.
Durant sa première année d’existence, la "Nouvelle Alliance" s’est élargie avec l’adhésion de nouveaux membres (pays partenaires). Les dirigeants du G8 ont, en effet, accueilli le Bénin, le Malawi et le Nigéria (juin 2013), qui sont venus rejoindre les membres existants de la "Nouvelle Alliance" : le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mozambique (Septembre 2012), l’Éthiopie, le Ghana et la Tanzanie (mai 2012). 
Il est très important de relever, ici, que la principale innovation d'une telle Initiative, pour atteindre l'objectif affiché, est l'implication des acteurs du secteur privé dans ce "nouveau partenariat mondial". En effet, la "Nouvelle Alliance" repose, essentiellement, sur le secteur privé et l'augmentation de ses investissements, nationaux et internationaux, dans l'agriculture, avec une attention toute particulière sur les petits exploitants et les femmes.
C'est la raison pour laquelle les 9 pays, retenus comme partenaires par le G8, ont pour dénominateur commun d'avoir pu convaincre de:
1-   la qualité de leurs stratégies et plans d'actions nationaux pour le développement de leur agriculture;
2-   et la qualité de l’environnement légal, juridique, institutionnel et administratif qu'ils sont en mesure de garantir aux entreprises, nationales et internationales, qui auront exprimé des intentions de contribuer, à travers des investissements dits "responsables", à la réalisation des programmes nationaux d'investissements agricoles qui ont été présenté par ces pays partenaires. 
En d'autres termes, pour être pays membres ou partenaires de la "Nouvelle Alliance", chacun des neuf (9) pays, retenu, y compris le Bénin, a dû, tout simplement, démontrer, non seulement aux pays du G8 mais aussi au secteur privé national et international, la qualité de sa Vision et surtout son Potentiel dans le domaine de l'agriculture, en présentant un plan national en matière d'agriculture, assorti d'une stratégie coordonnée globale, en ligne avec le Programme Détaillé pour le Développement de l'Agriculture Africaine (PDDAA) du NEPAD. Il a donc fallu, pour ces pays, s'engager à garantir un environnement réglementaire adapté à la promotion des investissements privés dans le secteur agricole et mettre en place les réformes nécessaires visant, notamment, à augmenter les revenus des petits producteurs.
           C'est ainsi que chaque pays partenaire de la "Nouvelle Alliance", a eu à négocier, avec le G8, un Cadre de Coopération National, rigoureux et qui vise à accélérer les investissements en rappelant l'importance de la mise en œuvre de réformes en faveur du secteur privé agricole, encourager, non seulement les intentions d’investissements privés mais aussi les engagements des donateurs, qui doivent être cohérents avec les priorités des pays bénéficiaires. La signature du Cadre de Coopération National consacre, définitivement, l'adhésion à la "Nouvelle Alliance".
             A l'annonce de l'adhésion des six (6) premiers pays membres de la "Nouvelle Alliance", en mai et septembre 2012, plus de 70 compagnies (africaines et multinationales) s'étaient engagées à y investir près $3.7 milliards de 2012 à 2015 pendant que les engagements financiers des états membres du G8 tournaient autour de $2.5 milliards. En juin 2013, les intentions du secteur privé d'investir, sur la même durée, dans les secteurs agricoles du Bénin, Malawi et Nigéria se sont élevées à environ $3.8 milliards, voulant contribuer ainsi à une meilleure promotion des marchés intérieurs et régionaux, la création de près de 3.5 millions emplois tout au long de la chaine de valeur agroalimentaire, la résolution de la faim et la malnutrition en Afrique.
En ce qui concerne le Benin, selon le Cadre de Cooperation National qui le lie aux gouvernements du G8, vingt-deux (22) entreprises locales et deux (2) multinationales se sont, effectivement, engages, a travers la signature de lettres d'intention, au moment de l'adhesion du Benin a la "Nouvelle Alliance", a investir pres $387 millions (193 milliards FCFA) dans le secteur agricole beninois durant la periode 2013-2016."
Il convient de rappeler qu’en effet le Bénin:
1-   a été primé au mois de mai 2013 par la FAO, au siège de l'institution onusienne à Rome, pour avoir atteint l'OMD relatif à la réduction de la faim, au moins de moitié et ce, avant la date butoir de 2015 (22% en 1990 à 8% en 2012) ;
2-   a été, à travers le Président de la République, désigné "Champion" de la promotion agricole en Afrique ;
3-   produit actuellement du maïs et du riz qui sont utilisés pour aider les populations de la région du Sahel qui sont actuellement en situation d'insécurité alimentaire ;
4-   accorde plus de 10% de son budget au développement rural ;
5-   a augmenté le budget de l'agriculture à hauteur de 12% de ses dépenses d'investissements publics;
6-   enfin, est en bonne voie pour réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté d'ici 2015, selon le Rapport 2013 DATAde l'ONG ONE, qui mesure les progrès réalisés par les pays de l'Afrique subsaharienne dans l'atteinte des OMD tels que fixés par les Nations Unis. 
En conclusion, il faut retenir que la "Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition" est une forme de Partenariat Public-Privé (PPP) adapté au secteur de l'agriculture. Il suffit de se référer aux différents Cadres de Coopération Nationaux négociés par chacun des neuf (9) pays membres pour s'en convaincre; en effet, ces Cadres de Coopération servent de cadre juridique audit partenariat et déclinent, explicitement, les responsabilités ou engagements des pays donateurs, du secteur privé et du pays partenaire. De manière globale, une fois le projet de loi sur le PPP voté par le Parlement - le projet de loi est actuellement à la Cour Suprême pour obtenir l'avis motivé de l'Institution -  la loi viendra, nécessairement, renforcer le Cadre de Coopération National négocié entre le Bénin et le G8; cela permettra au Bénin d'être dans une position, particulièrement, avantageuse pour promouvoir, avec efficacité, son potentiel agricole auprès des acteurs nationaux et internationaux du secteur privé et surtout apporter des garanties supplémentaires pour une sécurisation de qualité des investissements privés qui seront engagés.   
Les Etats-Unis sont le premier contributeur au partenariat, suivi de l'Union Européenne et la France.
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