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Le dernier remaniement ministériel a confirmé François Abiola au poste de ministre d’Etat chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Il bat actuellement le record du plus ancien ministre du Gouvernement et aussi celui du ministre inamovible. Ces deux records, il les tient de ses nombreux succès au poste de ministre de l’Enseignement supérieur et aussi de son influence politique grandissante sur l’Ouémé et le Plateau.
En 2008, lorsqu’il faisait son entrée au Gouvernement, beaucoup de spécialistes ne vendaient trop chère sa peau. On pensait que son séjour au Gouvernement serait de courte durée comme bon nombre de ses collègues dont les carrières ministérielles se sont vues écourter brutalement et prématurément contre leurs propres grés. Et que comme eux, il allait être éconduit comme un impropre qui a montré ses limites à son poste de responsabilité. D’autant que les défis étaient assez grands à relever au sein de ce ministère lors qu’il était nommé. Il fallait bâtir une nouvelle carte universitaire avec la décentralisation des centres universitaires sans oublier l’adaptation au système Lmd avec ses nombreuses exigences sur la qualité de l’enseignement. Certes, il comptait parmi les « intellectuels » du Gouvernement mais « on a vu d’autres », disaient-ils. Mais à l’œuvre, François Abiola surprend tout le monde. Très tôt, il a pris le taureau par les cornes en prenant les décisions les plus idoines pour la mise en œuvre de ces réformes et en mettant aux postes stratégiques les hommes capables de l’aider à réussir sa mission.
Depuis, il a réussi à régler la plupart des problèmes du monde universitaire et passe pour un des ministres les plus compétents de ce département ministériel. Professeur d’Université de rang magistral, il a fait toute sa carrière professionnelle dans le milieu universitaire. Il est donc évident qu’un tel ministre bénéficie de la confiance du Chef de l’Etat qui a compris que le ministre Abiola se sent dans ce ministère comme un poisson dans l’eau. Et c’est d’ailleurs ce qui fait qu’il bénéficie toujours de la confiance du Chef de l’Etat. Il est aujourd’hui le plus ancien des ministres au poste et le seul qui n’ait pas connu deux portefeuilles depuis qu’il est au gouvernement. Mais ce n’est pas pour la première fois qu’il bat un record de longévité à un poste. Dans sa vie professionnelle, il a été pendant plus d’une décennie Directeur de l’Ecole inter Etats des médecines vétérinaires de Dakar. Son record n’a été jamais battu jusqu’à ce jour. Idem au Gouvernement où il est parti pour battre le record de longévité détenu par les deux ministres d’Etat d’antan Pascal Irenée Koupaki et Issifou Kogui N’Douro. Mais mieux qu’eux, il bat le record de l’inamovibilité au poste de ministre. En sept ans, Pascal Irénée Koupaki a changé trois fois de portefeuille et Kogui N’Douro deux fois. Et ceci n’est pas un fait du hasard. Contrairement à ces deux anciens icônes de l’Exécutif qui ne se sont jamais fait découvrir politiquement, François Abiola est un homme politique chevronné. Avant d’être ministre, il était élu député dans la 21è circonscription électorale sur la liste du Madep en 2007 et s’est fait réélire à la surprise générale en 2011 alors qu’il avait déjà démissionné du parti de Séfou Fagbohoun. Aujourd’hui, il reste un leader politique charismatique dans l’Ouémé et le Plateau. C’est d’ailleurs son leadership politique qui amène beaucoup de maires de l’opposition à se rallier aux Fcbe. Actuellement, à peine un ou deux maires résistent aux sirènes de la majorité présidentielle sur la dizaine qu’on avait. Très efficace sur le plan technique, il est aussi politiquement rentable pour Boni Yayi qui s’en réjouit et peut s’en servir à merveille pour entretenir et conserver sa majorité pour les prochaines élections.
Marcel Zoumènou